L’éducation à l’indépendance commence par la réalisation de petites activités quotidiennes, tant à la maison qu’à l’école.
Parfois, ce sont les parents eux-mêmes qui ne laissent pas nos enfants agir, nous anticipons leurs mouvements, nous ne leur permettons pas de se développer l’initiative nécessaire. D’une certaine manière, nous les surprotégeons pour qu’ils ne soient pas blessés parce qu’à l’intérieur, nous ne faisons pas confiance à la capacité des enfants à surmonter les difficultés qui se présentent à eux. La surprotection, la volonté de “rendre la vie plus facile”, peut conduire l’enfant à avoir un comportement de dépendance, d’introversion, sans volonté, avec un degré élevé de tyrannie, où il cherche une aide immédiate qui l’amène à exiger la satisfaction de ses demandes à tout moment. Dans ce contexte, il renonce à ses propres responsabilités, a besoin d’une aide et d’une approbation continues pour agir, ne fait aucun effort, se montre peu sûr de lui… dans de nombreux cas, nous, les adultes, encourageons les comportements les plus enfantins qui correspondent à l’âge.
Les enfants ne sont pas free-lances parce que certaines choses leur sont faites par leurs parents, “ils font mieux” (méfiance) et “ils prennent moins de temps” (impatience). Quel est le résultat futur ? une personnalité faible et instable, le développement d’une anxiété ou d’une détresse de séparation et “la peur de grandir”.
La réalité est que les enfants apprennent vraiment à être autonomes dans les petites activités quotidiennes à la maison ou à l’école, et très vite ils veulent montrer qu’ils sont “grands” ; certaines compétences comme boutonner et déboutonner leur manteau, manger seul, ramasser des jouets et du matériel, mettre la table… les aideront à se sentir importants en décidant de le faire seuls et favoriseront dès le début une estime de soi positive, avec la possibilité de participer activement à leur environnement.
Écouter et respecter les décisions des enfants
Chaque enfant a son propre rythme d’évolution et il n’est pas conseillé de trop se stresser lorsque l’on constate que l’on n’est pas aussi à l’aise que les autres dans certaines tâches. Il n’est peut-être pas aussi rapide à l’heure du déjeuner que son meilleur ami, mais il pourra probablement mieux s’exprimer ou le réaliser avant de ne pas porter ses chaussures correctement. La meilleure façon de les aider est de connaître les capacités et les forces réelles de nos enfants, de leur donner l’occasion de faire les choses comme ils le peuvent et comme ils savent les faire ; peut-être commettront-ils des erreurs au début, mais l’erreur, chaque fois qu’ils en tirent un enseignement, leur servira à s’améliorer de jour en jour. Nous devons les écouter lorsqu’ils veulent faire quelque chose de leur propre chef. Ils savent déjà comment faire car ils sont plus âgés et encouragent cette volonté d’avancer dans leur autonomie, ce qui, en fin de compte, renforcera considérablement leur propre estime de soi.
Comment agir dans les différents domaines ?
Plusieurs domaines peuvent et doivent être travaillés afin que les enfants acquièrent certaines habitudes pour les aider à être à chaque fois plus indépendant et moins dépendante des personnes âgées.
- Dans le domaine de la communication : Nous devons leur donner autant d’outils que possible, et pour ce faire, il faut beaucoup parler avec eux et ne pas anticiper leurs verbalisations, mais les laisser parler et donner forme à leurs propres idées, en les aidant plus tard à être plus concrets.
- Sur le plan social : il est bon de lui faire comprendre que les autres sont importants et qu’ils ont leurs propres sentiments et désirs, qu’ils doivent être traités avec respect et qu’il est nécessaire de partager et de contrôler ses propres pulsions pour une coexistence pacifique et enrichissante où le fait de vivre en communauté de manière éduquée (en utilisant des “mots magiques” tels que “s’il vous plaît” ou “merci”) ouvre de nombreuses portes et facilite la vie en commun.
- Dans le domaine universitaire : L’apprentissage qui leur servira toute leur vie doit se faire progressivement tout en s’adaptant à l’accomplissement de certains horaires et règles qui complètent ceux du foyer lui-même. Tout comme ils aident à la maison à préparer le repas ou à ranger leurs vêtements ou leurs jouets, ils prennent la responsabilité de préparer leur portefeuille pour le lendemain, avec le matériel nécessaire et avec les devoirs faits si cela est approprié pour leur âge.
- Il est également important de souligner l’importance de l’apprentissage lié à la santé, avec des directives concernant leur hygiène, leur alimentation, leurs vêtements, leurs horaires de sommeil et bien sûr avec une autoprotection contre les stimuli environnementaux qui peuvent leur être néfastes (nourriture inadéquate, programmes ou jeux télévisés déconseillés, entreprises agressives à l’intérieur ou à l’extérieur de l’école …). Nous, les adultes, avons la responsabilité d’établir les principes d’une vie ordonnée, avec des rythmes et des lignes directrices clairs, que l’enfant intégrera progressivement depuis la maison et prolongera à l’école.
Apprendre pour le développement de l’autonomie
L’élément de base à prendre en compte dans le cadre du “développement de l’autonomie” est l’intervention de l’enfant lui-même dans l’orientation de son projet de vie. C’est-à-dire que, puisque l’éducation infantile concerne les mêmes enfants, il faut les encourager à participer activement à leur propre processus de formation. Pour ce faire, ils doivent assumer certaines responsabilités dans leur vie quotidienne qui contribuent à faire d’eux des personnes qui ne sont pas exclusivement le résultat d’une conception éducative spécifique, mais qui collaborent à tout moment pour s’améliorer dans un environnement participatif à l’école et à la maison qui les aide à s’améliorer et, en bref, à grandir.
Que faisons-nous pour développer l’autonomie ?
- Fixer des objectifs compréhensibles, mesurables et réalisables. Les objectifs de l’enfant peuvent être fixés par l’enseignant, en évaluant les ressources disponibles et en fixant des priorités de manière à ce que l’enfant apprécie et catégorise ses propres objectifs.
- Faire preuve de flexibilité : L’enfant agit selon ses propres critères à chaque étape du processus d’apprentissage, et adapte ses objectifs lorsque des imprévus surviennent, ce qui ne doit pas impliquer une variation substantielle de ses objectifs, qui doivent être suffisamment stables pour résister à de petites modifications.
Christophe P., éducateur et psycho-pédagogue
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