Crise sanitaire : le manque de préparation du ministère de l’Éducation a profité aux logiciels étrangers

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Le 26 février, le ministre Jean-Michel Blanquer avait annoncé à la radio que l’Éducation nationale était prête à dispenser tous les cours à distance et à grande échelle grâce à des plateformes développées avec des logiciels libres. La suite a prouvé le contraire et des applications comme Zoom ont pu profiter de ce manque de préparation, avec autant de bonnes que de mauvaises conséquences.

Une véritable aubaine pour les marchés financiers

Parmi les conséquences positives de ce manque de préparation de l’Éducation nationale, il y a évidemment la montée en flèche du cours de l’action des applications et logiciels de visioconférences. L’exemple de l’application Zoom a été souvent cité, mais ce n’est évidemment pas le seul qu’il est possible de distinguer.

Pour les investisseurs vigilants, le confinement a donc était l’occasion de gagner beaucoup d’argent. Même les particuliers qui utilisent des plateformes de trading primées ont pu en profiter, que ce soit directement avec des CFD, ou plus indirectement sur le marché du Forex. Une situation qui n’aurait pas eu lieu si tous les élèves de France avaient utilisé un logiciel libre, gratuit et non côté en bourse.

La question du contrôle des données

Cependant, le manque de préparation de l’Éducation nationale pose plusieurs questions. D’abord, à l’échelle des particuliers, il y a le problème de la gestion des données personnelles. Beaucoup d’applications de visioconférences ont été critiquées pour leur collecte abusive de ces données. Une situation alarmante quand des millions de mineurs sont obligés par l’État de les utiliser.

Ensuite, à l’échelle du pays, cela pose la question de la souveraineté de l’État et de ses priorités. Lors du développement de l’application Stop-Covid, le gouvernement n’a pas hésité à mettre en avant la nécessité d’un développement national dans un souci de contrôle et d’indépendance vis-à-vis des GAFA. En matière d’éducation, le président et les ministres se sont montrés beaucoup moins soucieux.

La sortie précipitée et ratée de la plateforme « Apps.education »

Forcé par la crise sanitaire, le gouvernement a été obligé de précipiter la sortie de sa plateforme baptisée « Apps.education ». Une sortie toujours tardive comparée aux annonces du ministre, mais qui prouve au moins le souci de proposer aux élèves un environnement sécurisé et fonctionnel. Surtout, l’objectif est de regrouper l’intégralité de leurs démarches sur le même site.

Malheureusement, après sa sortie, la plateforme n’a compté que 16 000 nouveaux comptes créés. Elle est encore bien loin derrière les solutions des GAFA, notamment à cause d’une mauvaise communication. Pour le gouvernement, ce n’est pas un problème, car ce service doit s’installer dans le long terme. Une petite révolution de l’Éducation nationale à prévoir donc.